Une nouvelle interview de David Heyman

Movie Magic :En tant que réalisateur, David Yates apporte-t-il quelque chose de différent à Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé par rapport à l’Ordre du Phénix ?

David Heyman : Je pense que le sixième en lui-même est fondamentalement différent de l’Ordre du Phénix. Par exemple, le cinquième volet était très condensé, très intense et très noir. Le Prince de Sang-Mêlé est plus coloré je pense, offre une palette d’émotions et d’actions plus importante. Je pense qu’il est très émouvant, très proche de la vérité, très amusant et en même temps, on y retrouve ces moments qui vous donnent une décharge d’adrénaline. Je pense qu’il est vraiment difficile de le comparer au précédent. Il est plus chaleureux je dirais.

Movie Magic : Yates continue-t-il de pousser les acteurs au-delà de leurs limites comme il l’a fait dans le précédent long-métrage ?

David Heyman : Oui, et un exemple parfait pour illustrer cela est Tom Felton qui prête ses traits au personnage de Drago Malefoy. Je pense que Tom est génial, mais il ne s’est jamais vraiment impliqué dans son rôle comme il le fait dans le Prince de Sang-Mêlé. Il a toujours joué le méchant, ce que son personnage est. Cependant, dans ce film, en partie parce que cela ressort du livre, mais aussi parce que nous avons décidé de mettre l’accent dessus dans le script, et du fait de la direction de David Yates, son rôle est beaucoup plus complexe – et Tom Felton le fait ressortir dans son jeu. Il est l’élu tout comme Harry est l’élu. Il a été choisi par Voldemort pour tuer Dumbledore tout comme Harry est « l’élu » et Voldemort est sa destinée. Drago n’est pas totalement à l’aise avec la tâche qui lui incombe. D’un côté, il se réjouit à l’idée de se faire un nom pour lui-même et de prendre de l’importance, mais de l’autre, sa conscience le tourmente et il ne sait pas si c’est quelque chose qu’il désire réellement accomplir. Et la manière dont Tom nuance le tout est tout simplement formidable. Drago apparaît comme un personnage plus complexe, plus riche que celui que nous avons pu voir à l’écran jusqu’à maintenant. Je pense donc que David continue de pousser les acteurs au-delà de leurs limites afin de donner plus de profondeur aux personnages. Et tout ce qui tourne autour du comique est très humain ; la maladresse des relations amoureuses, la manière dont les couples se séparent et sont formés est très réaliste et en même temps très amusante. Je pense que David Yates fait un excellent travail. […] […]

Movie Magic : En tant que producteur, cela vous fait-il quelque chose de savoir que littéralement des millions de personnes sont impatientes de voir le film ?

David Heyman : Cela va vous paraître étrange mais lorsque vous produisez un film, la seule chose qui importe c’est qu’il soit le meilleur possible. On ne peut pas se permettre de penser aux attentes du public parce que, si on le fait, cela nous paralyserait. D’un autre côté, c’est un véritable privilège de travailler sur un projet pour lequel vous savez que vous avez déjà une base de fans. Le nombre de personnes composant cette audience peut diminuer ou augmenter selon l’appréciation ou non du long-métrage par ces derniers. Le volet qui a remporté le moins de succès a tout de même généré 795 millions de dollars de recette. Jusqu’à maintenant, ça a toujours bien marché. Le troisième opus a donné un renouveau à la série et le quatrième et le cinquième ont été comme une éclaircie. Cela s’explique en partie par le changement de réalisateur, la période de l’année durant laquelle les films sont sortis en salles et beaucoup d’autres choses. Mais nous avons la garantie d’avoir un public et je ne travaillerai certainement plus sur un projet pour lequel vous avez cette certitude. Je m’efforce d’en profiter. Le fait que nous ayons réalisé avec succès cinq des long-métrages nous a aussi permit d’obtenir la confiance et le support de la Warner. Il nous laisse travailler en toute liberté et sont plein d’encouragement ; ils ne sont pas constamment sur notre dos et ils nous laissent faire les films comme nous l’entendons. Bien qu’engager Alfonso Cuarón s’est avéré ne pas être un risque, cela l’était vraiment en premier lieu. Il en va de même pour David Yates.

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Portolien

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