Tome II – Chapitre 1 : Un très mauvais anniversaire

Résumé
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Harry passe ses vacances d’été chez son oncle et sa tante, des Moldus, qui le rudoient tout en l’empêchant d’exprimer la moindre caractéristique magique.
Mais ce qui contrarie le plus Harry, c’est qu’il n’a reçu aucune nouvelle de la part de ses amis de Poudlard, même le jour de son anniversaire. Ce même soir, alors que les Dursley se préparent à recevoir des invités à caractère professionnel, Harry doit rester cloîtré dans sa chambre, mais il découvre que quelqu’un s’y trouve déjà.
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Analyse
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J.K.Rowling présente habilement la situation aux lecteurs, afin de leur rappeler les éléments principaux du premier tome, depuis la découverte de Harry sur sa condition de sorcier jusqu’à sa confrontation avec Voldemort.
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En précisant que le personnage principal n’a pas reçu de courrier de la part de son meilleur ami, « bien que Ron lui eût promis de l’inviter », l’auteur fait un lien avec le dernier chapitre du tome précédent, où Ron disait : « Il faut que vous veniez à la maison, cet été, dit Ron à Harry et Hermione. Je vous enverrai un hibou. ».
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Solitude de Harry
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Maintenant que Harry a des amis, il ne supporte plus la solitude qui est la sienne lorsqu’il est chez les Dursley. Ces derniers vont jusqu’à lui ordonner de faire semblant de ne pas être là, ce qu’il peut interpréter comme « faire comme s’il n’existait pas », ce qui doit être le cas aux yeux des invités. Cette chape de plomb est si forte qu’il en vient même à douter de la réalité de ce qu’il a vécu, sans jamais remettre en cause le travail des hiboux, dont il aurait pu penser qu’ils ne transmettaient pas le courrier pour une raison inconnue. Harry ressentira de nouveau cette horrible sensation de mise à l’écart au début de sa 5ème année.
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D’un côté, il en voudra à ceux qui étaient responsables de ses deux périodes d’isolement (Dobby d’abord ; Ron, Hermione et Dumbledore ensuite), en ayant la dent dure contre ces trois derniers. D’un autre côté, dès qu’il y a un danger, il ne souhaite pas que ses amis le courent avec lui et il essaye de les repousser. Ainsi, même s’il ne supporte pas le fait d’être écarté, lui-même tente de le faire avec les autres.

Cette solitude lui pèse d’autant plus qu’il aime ardemment Poudlard… tout comme Voldemort. Harry apprendra petit à petit qu’il possède quelques similitudes avec son ennemi, comme le fera remarquer Dumbledore (« l’ingéniosité, la détermination…un certain dédain pour les règlements… », Tome II – chapitre 18), ainsi que Jedusor lui-même (ils sont orphelins, élevés par des Moldus…).
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Harry a la tentation d’utiliser la magie afin de libérer Hedwige et de contacter ses amis, cependant, « Les sorciers débutants n’avaient pas le droit de recourir à la magie en dehors du territoire de l’école, mais Harry n’en avait rien dit aux Dursley : seule la terreur d’être changés en scarabées les retenait de l’enfermer lui aussi sous l’escalier ». Il s’agirait d’un retour en arrière puisque, jusqu’à ses 11 ans, ce placard sous l’escalier lui tenait lieu de chambre.
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Comportement des Dursley
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Si besoin était, la fausseté des Dursley est montrée une fois de plus, mais de manière amusante pendant la préparation du dîner qui vire à la comédie. En se moquant de Harry, les Dursley ont peut-être le sentiment de contrôler un tant soit peu ce qui leur fait peur : la magie. Contrairement à Voldemort/Tu-sais-qui, ce sont les Dursley eux-mêmes qui se sont imposés un tabou autour des termes ayant trait à la magie (« Il fait tu sais quoi », « JE NE VEUX PAS QU’ON PRONONCE CE MOT DANS MA MAISON »), ce qui a sans doute pour effet de renforcer encore plus cette crainte, comme l’avait fait remarquer Dumbledore l’année précédente : « La peur d’un nom ne fait qu’accroître la peur de la chose elle-même. » (Tome I – chapitre 17).
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Lorsque Dudley lance des attaques méprisantes (« Tu n’as pas d’amis dans ton école de zigotos ? »), Harry se montre malin en se servant de cette peur pour tenter de le faire taire : « Il vaudrait mieux que ta mère ne t’entende pas parler de mon école. ».

Mais les Dursley sont ambivalents, puisqu’ils n’ignorent pas totalement la magie en faisant sciemment tout ce qu’il faut pour l’éviter, comme de priver Harry de ses affaires d’école ; d’ailleurs, cela doit être la première fois qu’un enfant meurt d’envie de faire ses devoirs de vacances et que ses parents (ici, son oncle et sa tante) lui interdisent. Ils empêchent également Hedwige de voler ; au Noël précédent, Harry leur a envoyé une carte à laquelle Vernon et Pétunia ont répondu, ils savent donc comment fonctionne la poste magique. Harry explique à plusieurs reprises que Hedwige doit sortir et c’est Vernon – un personnage hautement détestable – qui l’en empêche. Ainsi, J.K.Rowling montre bien qu’une chouette aime voler de longues heures en liberté et qu’il faut être cruel pour la laisser constamment enfermée, ce qui ne peut que plaire à la SPA (Société Protectrice des Animaux).
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En plus de se sentir seul et d’être rabroué, Harry subit de lourdes punitions de la part de sa tante, ce qui le conduit à penser : « S’ils [les sorciers] voyaient le célèbre Harry Potter en ce moment… ». Cette modestie forcée est l’un des buts recherchés par Dumbledore : « Il y aurait de quoi [la célébrité] tourner la tête de n’importe quel enfant. » (Tome I – chapitre 1). Cette modestie aurait pu se trouver également dans une famille de sorciers comme les Weasley, qui n’aurait pas traité Harry comme un prince. Cependant, Pétunia Dursley partage le même sang que Harry, via sa sœur Lily Potter, qui a donné sa vie pour protéger celle de son fils ; c’est pourquoi Harry est protégé tant qu’il reste dans la seule maison où réside le sang de sa mère (en plus de son propre sang).
Cet élément excepté, Harry est très différent des Dursley : « Harry ne ressemblait en rien au reste de sa famille », dans tous les sens du terme (physique, mental, comportemental…). Le fait qu’il ne porte pas le même nom de famille qu’eux l’aide encore plus à voir sa différence.
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Même les repas servis ne sont pas positifs : ils ne sont pas du tout équilibrés (les fruits et les légumes n’apparaissent pas). Pétunia nourrit copieusement son fils « pendant qu’il est encore temps ». Enfin, le dîner de Harry consiste à ingurgiter uniquement deux tranches de pain avec un morceau de fromage.
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Divers
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« Par un mystère que personne n’était jamais parvenu à éclaircir, les pouvoirs de Voldemort avaient été détruits à l’instant même où il avait tenté sans succès de tuer Harry. », ici nous avons la vision de Harry, puisqu’en réalité, Dumbledore sait que Harry a survécu grâce au sacrifice de Lily Potter, par l’intermédiaire de leur sang.
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Durant toute la saga, J.K.Rowling manie l’effet de surprise avec brio. Dans ce chapitre par exemple : « Il regardait la haie d’un air absent – et il s’aperçut que la haie le regardait aussi. », ainsi qu’avec : « Harry rejoignit sa chambre sur la pointe des pieds, se glissa à l’intérieur, referma la porte et se dirigea vers son lit pour s’y laisser tomber. L’ennui, c’est que quelqu’un y était déjà assis. », tout cela est dit sur un ton badin, afin de renforcer la différence entre la banalité de vouloir aller dans son lit et le choc de constater qu’un inconnu s’y trouve déjà.

Portolien

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