David Heyman parle du découpage des Reliques de la Mort

Empire : Quand avez-vous pris la décision d’adapter le livre en deux films ?

Heyman : Nous en avons pas mal discuté – en réalité, nous avons pris une décision définitive tout de suite après que la grève des scénaristes ait pris fin. Nous en avons parlé pendant un moment et nous y avons réfléchi longuement et nous avons pensé que ce serait la direction que nous prendrions après en avoir fait part à Jo. Mais nous nous sommes finalement décidés une fois pour toutes lorsque nous avons pu en faire part à Steve Kloves, le scénariste, bien que cette idée fût déjà clairement gravée dans notre esprit avant la grève des scénaristes. Nous avons d’abord pensé à faire un seul film, comme cela avait été le cas les fois précédentes. Mais, après avoir analysé le livre en profondeur, nous avons réalisé qu’il était impossible de tout intégrer de cette manière. À l’inverse des épisodes précédents dans lesquels vous pouviez faire fi de certaines choses, comme Hermione et la S.A.L.E. ou encore Ron et le Quidditch, cela n’était pas possible avec celui-ci. Le livre répond à tellement de questions que vous ne pouvez pas en supprimer des éléments de la même manière qu’avec les autres. Chacun des évènements qui y son relatés ont une place qui leur est propre et nous ne voulions pas compromettre cela.

Empire : Est-ce que vous êtes allé jusqu’à essayer de tout regrouper en un seul script ce qui aurait permis de tout faire tenir en un film, ou est-ce devenu évident dans vos conversations que cela pourrait fonctionner ainsi ?

Heyman : Non, tout cela s’est résumé à nos discussions. Nous avons pensé à comment nous allions aborder la situation. Cela va-t-il s’avérer être un film de quatre heures et demie ? C’est probablement ce que ça aurait été si nous avions décidé de n’en faire qu’un long-métrage. Le public adhérerait-il vraiment à cette idée ? D’une certaine manière, je pense que la réponse aurait été oui. Mais je pense que les plus jeunes auraient décroché. Il a toujours été difficile pour nous d’être sûrs que les épisodes qui durent deux heures, ou deux heures et demie étaient d’une longueur acceptable. Je pense que réaliser deux films qui durent chacun deux heures et demie – bien que nous ne soyons toujours pas sûrs de leur durée au final – sera une expérience enrichissante. Un des défis auquel nous devons faire face, et dont nous avons parlé, est comment donner à chaque film une identité qui lui est inhérente. Nous voulons qu’ils ne forment qu’un seul tous réunis, mais ils doivent également être uniques. Nous pensons que nous sommes bien partis pour réussir à relever ce défi. Mais nous n’avons pour le moment aucun des deux scénarios sous la main, donc je ne veux pas prendre le risque d’en dire plus.

Empire : Donc, ces deux long-métrages auront-ils une durée égale à celle des précédents ? Ne dureront-ils pas moins de deux heures chacun ?

Heyman : Non. L’idée c’est d’y incorporer tout ce que les gens veulent y voir. Je suis qu’il y aura des parties que nous serons obligés de couper, ce sur quoi nous serons fixés lorsque le scénario aura été écrit. Mais c’est l’idée.

Empire : Ou pensez-vous que la séparation doit-être faite par rapport au livre ? À quel moment pouvez-vous faire se terminer le premier film d’une manière qui soit appropriée ?

Heyman : Cela dépend sur quelle note vous voulez terminer. Je ne veux pas répondre à cette question tout de suite parce que nous n’avons pas encore le premier script entre nos mains. Il y a bien un moment du livre auquel nous voudrions que le premier film s’arrête, mais nous n’avons pas encore de brouillon pour voir si cela pourrait fonctionner.

Empire : Comme on aurait pu s’y attendre, certaines personnes pensent que la décision de réaliser le livre en deux films a été prise pour faire deux fois plus d’argent. Que répondez-vous à cela ?

Heyman : Voilà comment cela s’est passé : le studio nous a dit, “Vous décidez de ce qui est le mieux pour l’histoire”. Alan Horn (Président de Warner Bros.) et Jeff Robinov (Chef de Production de Warner Bros.), sont tous deux fans de Harry Potter, tout particulièrement Alan Horn. Il adore la franchise, il adore les livres, il adore les films et il reconnaît l’importance qu’ils représentent pour Warner Bros. et ce à bien des niveaux. Mais, c’est un fan par-dessus tout. Et il a déclaré qu’il ne voulait pas compromettre l’intégrité des films. Il voulait finir la série en bonne et due forme. Il a été très généreux avec nous, aussi bien sur le plan économique que sur la liberté qu’il nous donne par rapport à chaque film. Il a expliqué très clairement que Steve Kloves, moi-même et David Yates devions prendre une décision et qu’il nous supporterait dans notre choix.

Empire : Vous avez expliqué précédemment que vous aviez parlé avec Jo Rowling. Quel était son avis ?

Heyman : Nous l’avons contactée et lui avons exposé notre idée. Elle nous a dit, “Vous savez quoi ? Je pense que vous avez pris la bonne décision et vous avez mon entière approbation”.

Empire : Allez-vous tourner les deux films en même temps ?

Heyman : Il s’agit d’un film en deux parties, et il sera tourné en tant que tel.

Empire : Combien de temps cela devrait-il prendre ?

Heyman : Je pense qu’il y en a pour un an de tournage.

Empire : Ça ne va pas créer de problèmes avec les acteurs, de leur demander toute une année de disponibilité ?

Heyman : Non. Il faudra établir un planning, mais les acteurs le suivront avec nous.

Empire : Cela représentera le troisième, et sans doute aussi le quatrième film de David Yates. A-t-il sauté sur l’occasion de se charger du septième tome ?

Heyman : Il n’a pas hésité une seconde. Je lui ai conseillé de se prendre un moment de réflexion ; il a accepté, mais j’étais d’avis qu’il fallait y penser un peu et être sûr de son choix. C’est une proposition très flatteuse et très excitante, mais se sentait-il capable d’amener ce monde et ces personnages plus loin, de développer ce qu’il avait déjà fait dans ces films ? L’intrigue ira beaucoup plus loin. Il est finalement revenu en disant : “J’aimerais profiter de l’opportunité et je pense que je peux apporter à cette saga la fin qu’elle mérite.”

Empire : Aura-t-il des vacances entre la réalisation du sixième et du septième film ? Ce pauvre homme doit être fatigué !

Heyman : Non. Il aura deux semaines de repos pour Noël et nous ferons une pause au cours du tournage du septième film. Mais à part ça, aucune permission accordée au soldat (rires) ! Il a tant d’énergie.

Empire : Avec l’allongement de la durée du tournage, il s’écoulera presque deux ans entre la sortie du Prince de Sang-Mêlé et la première partie des Reliques de la Mort en 2010. Cela pose-t-il des problèmes ?

Heyman : En réalité, la situation aurait été la même si on n’avait fait qu’un film, parce qu’il aurait duré quatre heures et demie. Le temps de tournage n’aurait pas été beaucoup plus court, donc ça se serait passé de la même façon.

Empire : Quand commencera le tournage des Reliques de la Mort ?

Heyman : En début d’année prochaine, après février. On tournera pendant la majeure partie de 2009. Nous sommes très excités par toutes les possibilités offertes par le septième film, tous les défis. Ça va être génial.

Empire : Y a-t-il une scène en particulier que vous êtes impatient de tourner ? La bataille finale, peut-être ?

Heyman : Eh bien oui, la bataille finale, mais il y a tant de choses… J’adore l’évolution des personnages, les révélations sur Dumbledore et Rogue, les Harry jumeaux au début, le moment où Hermione est piégée chez les Malefoy, Harry et Hermione dans la forêt… C’est une histoire si riche… Nous venons de dessiner les grandes lignes thématiques pour chacun des films, c’était très intéressant. Cela donne son cœur au film. David Yates a réussi à cristalliser tout ça, c’est formidable… On en est encore au tout début de la préparation, donc je ne veux pas trop en dire. Mais je suis ravi que David Yates ait décidé de revenir, parce qu’il a vraiment trouvé un esprit nouveau dans le sixième film et quand nous discutons du septième, c’est encore quelque chose de différent. Je pense qu’il va être bien.

Portolien

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