Harry Potter et l’enfant maudit : Des planches au cinéma ?

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C’est une rumeur qui enfle sur le net depuis quelques jours : la pièce de théâtre Harry Potter et l’enfant maudit pourrait être adaptée en trilogie, sur grand écran par la compagnie Warner Bros., d’ici 2020. Nous savions déjà que la société avait fait une demande pour acheter les droits de diffusion (télé ? DVD ? La question se posait).

Mais depuis quelques jours, la possibilité d’une trilogie – qui mettrait en plus Daniel Radcliffe en scène – enfle sur le web et dans les médias. L’information viendrait d’une source hollywoodienne. L’interprète de Harry Potter avait d’ailleurs signifié qu’il ne fermait pas la porte à un retour dans la saga mais que, pour l’instant, il ne se sentait pas prêt à réintégrer ce costume. Un clin d’œil à d’éventuels producteurs ?

Un porte-parole de J.K. Rowling avait pourtant précisé que « c’est une pièce de théâtre avec aucun projet pour un film ». Les représentants de Warner Bros. n’ont pour l’heure pas pas souhaité s’exprimer.

Source : Daily News.

MàJ : la rumeur a finalement été démentie par Warner Bros. 

Portolien

« The Ickabog » publié par J.K. Rowling

Plusieurs chapitres du conte pour enfants "The Ickabog" seront publiés jusqu'au 10 juillet par J..K Rowling.

6 commentaires

  1. [Attention, ce commentaire contient des informations sur l’intrigue]

    Bon, si quelqu’un s’attarde ici, je vais beaucoup parler parce que j’ai fini la pièce hier soir et ça me trotte dans la tête.

    C’est une mauvaise nouvelle, je pense.
    La pièce est assez déplorable … Attention, je ne parle ni en hater ni en fan obtus, au contraire, j’ai plutôt tendance à dire Amen à toute proposition de J.K.R, précisément parce que chacun de ses projets me paraît aussi brillant qu’ingénieux : « Une Place à Prendre » et tous les Cormoran Strike sont (selon moi) de purs chefs-d’œuvre qui – tout en conservant un sens de la narration irréprochable et surtout, une galerie de personnages extraordinairement humains et réalistes – n’ont strictement aucun rapport avec H.P, ni dans le fond, ni dans la forme, et qui prouve qu’elle est capable d’une réelle intention et précision littéraire. Tout en conservant un style reconnaissable entre mille. Je vénère l’imagination, l’écriture, la personnalité, la morale et l’intégrité impressionnante de cette femme. Je suis un fanatique absolu de H.P depuis près de 15 ans, et j’essaie d’être parfaitement objectif et impartial mais, malheureusement, je trouve qu’il y a eu une prise de position vis-à-vis de H.P assez décevante, depuis la fin de la saga et l’existence de Pottermore, avec une extension d’univers qui prend peu à peu des allures de bonus +++ bas de gamme … J’apprécie les mini-textes inédits, les ouvrages de Poudlard destinés à Comic Relief, les nouvelles au profit d’association, Beedle le Barde, et les anecdotes offertes par J.K.R (elle expliquait elle-même à quel point il est difficile de délaisser une œuvre que l’on a construite pendant près de 20 ans, et de quelle manière il lui était impossible de ne PAS imaginer, presque par réflexe, les générations antérieures et ultérieures à Harry) … Et au passage, je continue à visiter Poudlard.org chaque jour depuis dix ans 😉 De plus, je refuse les détracteurs selon lesquels H.P est avant tout une pompe à fric dont le cap sera maintenu par son auteure avide d’argent … Au contraire, J.K.R est une philanthrope plus que reconnue et la pertinence de ses créations est toujours profondément réfléchie. Cela étant, le film des Animaux Fantastiques m’effraie et l’Enfant Maudit est une réelle déception qui me peine beaucoup. Pour ce qui est du film, l’équipe technique est la même, J.K.R est au scenario et Eddie Redmayne est pour moi le plus excellentissime des choix … pourtant, les trailers commencent à me donner un arrière-goût de « Hobbit » effrayant. Tous mes amis m’imaginent conditionné pour être fan-automatique « parce que c’est dans Harry Potter », alors que paradoxalement, je me méfie, précisément parce que je pense que le concept d’Harry Potter réside dans son titre éponyme. C’est le même souci pour « L’Enfant Maudit ». J’ai lu le livre avec plaisir, mais le tout résonne comme un vaste bonus surprise aux allures de fanfiction mal dosée. Et je pense que c’était inévitable, peu importe l’histoire, le format et les efforts de J.K.R : je pense que tout l’intérêt d’une création réside aussi dans son point de début, son point central et son point de fin, et Harry sert de prisme à la découverte du monde magique doublé de parallèles réels : l’enfant solitaire et orphelin qui désire s’échapper d’un monde morne et maltraitant, la découverte de l’adolescence et le parcours initiatique vers l’âge adulte de ce héros, parsemé des rôles-clés de l’histoire (les figures paternelles de Hagrid, Sirius ou Dumbledore, le féminisme du personnage d’Hermione, la caricature fade, mielleuse et bourgeoise des Dursley, l’antagoniste raciste et fasciste du personnage de Voldemort, et les millions d’autres intrigues, sous-intrigues, et sous-sous-intrigues qui façonnent toute la mythologie de Harry Potter …). A la différence de Tolkien ou Martin, qui ont construit les chroniques complètes d’un univers historiquement et géographiquement entier, J.K.R a conçu une « fable », une saga magnifique basée sur la découverte du monde magique à la fois « enfantine » (le fait d’être à l’école, les émois de l’amitié, l’amour, puis le courage, le sacrifice, etc …) et « adulte » (par les dénonciation du racisme, la symbolique du nazisme, l’espoir, le pouvoir de l’amour, la politique, la rébellion, la morale, toute la thématique quasi-surtraitée de la Mort, etc …). Pour moi, toute la saga est parfaite de bout en bout, de son « Mr. et Mme Dursley, qui habitaient au 4 Privet Drive … », jusqu’au point final de l’épilogue. Épilogue dont le sens est par ailleurs évident : le choix d’espérer et d’exiger la récompense d’une vie meilleure et en paix après le sacrifice de soi au profit de la communauté. Tout ça est traduit, au fil du long voyage que sont les livres, par les elfes de maisons, Ombrage, Jedusor, Slughorn, Fudge et Scrimgeour, Draco, Narcissa, James, Lily, etc … On frôle le conte philosophique. Mieux encore : toute la saga est bâtie sur des parallèles, croisements et éléments symétriques du tome 1 au tome 7 avec le tome 4 comme « pilier central » (à ce sujet, je vous conseille l’article de la Gazette du Sorcier sur la symétrie), ce qui en fait une histoire unique et achevée.

    J’étais content de savoir Rowling apte à reprendre son univers, mais le monde magique aura-t-il un intérêt s’il n’est pas introduit au Royaume-Uni (et à Poudlard) ? Est-il bon de se focaliser sur les créatures magiques, elles qui avaient justement droit à des arcs narratifs équilibrés et fascinants grâce aux cours de Soins aux Créatures de Hagrid ? Faut-il raconter la vie des Maraudeurs, eux qui sont déjà parfaitement traités via les récits de Lupin, la Pensine ou les souvenirs de Rogue ?

    En gros, pourrait-il y avoir une fable de « la Cigale et la Fourmi 2 », alors que l’originale a déjà atteint le but de son propos et la raison pour laquelle elle existait à la base ? Je suis ouvert à l’idée d’être agréablement surpris, mais jusqu’ici, je suis déçu … Quel intérêt à développer des lieux, époques et personnages dont tout le développement était déjà parfaitement dosé autour de la morale générale ? Harry est le héros parfait : bon, mais plein de doutes, courageux mais téméraire, passionné mais impulsif, ambitieux mais impatient. Ron lui sert de side-kick, Hermione, de preuve qu’une femme est parfaitement égale (si ce n’est supérieure) à un homme, Dumbledore de figure quasi-divine, Rogue, d’image de rédemption … Chaque personnage est utile et apporte une pierre à l’édifice : Maugrey est un vétéran détruit par la guerre, James, une image du pardon que l’on se doit d’accorder à ceux qui nous ont autrefois malmenés par bêtise ou ignorance, Lupin, de la discrimination, Sirius, l’erreur judiciaire, Lily, l’amour maternel, Dobby, la soif de liberté et le combat de l’oppression, McGonagall, la juste autorité, Neville, le progrès et l’évolution, Arthur, la curiosité et l’ouverture pour les autres sociétés, Molly, le rôle de femme au foyer dévouée pourtant doublée d’une guerrière redoutable, Bellatrix, le danger du fanatisme fasciste, Lucius, la faiblesse morale … Queudver est un mauvais Gryffondor, Slughorn est un bon Serpentard … Percy a trahi les Weasley pour des mauvaises raisons, Narcissa a trahi les Mangemorts pour les bonnes raisons …

    Pour toutes ces raisons, les « anecdotes » me plaisent (Neville est prof de Botanique ? Soit, c’est une idée cool ; Cho s’est mariée à un Moldu ? Sympa, ça fonctionne ; le fils de Harry s’appelle Albus ? Bien sûr, l’héritage, l’espoir, l’honneur, etc) … mais les formats dits « entiers » ne fonctionnent pas. La pièce est assez mauvaise. Je ne veux pas trop en dire, mais l’histoire sent le réchauffé à plein nez et la « redécouverte » des personnages frise la parodie (On remonte le temps ? Voldemort’s Day, sérieusement ?). On revient en arrière, on touille, on mélange, on en fait des caisses … Et puis, l’écriture est vraiment, vraiment banale.

    A la limite, la mise en scène doit être assez fascinante : on devine, à la lecture, que les effets spéciaux , le rythme, les transitions, l’incarnation des Détraqueurs, les décors, tout ça en temps réel, avec une unité de lieu et les contraintes techniques, doivent être brillants … et j’ai très, très envie d’aller la voir. Le réel intérêt, c’est le changement de médium et la proposition théâtrale (j’espère) audacieuse … Autrement dit, faire tout ça, pour finalement … en faire … des films ?

    Bon. Ben rendez-vous en 2030 pour une saga détaillée sur l’adolescence de Gripsec, ou de Arnold le Boursouflet, pourquoi pas. Pour ma part, je préfère attendre le prochain Cormoran Strike. D’ici là, pour moi, tous ces ajouts dénaturent complètement la perfection initiale de ce qu’est (et aurait dû rester) Harry Potter.

    • Je partage tout à fait cet avis ! 🙂

    • Whouah, c’est des commentaires comme je les aime : riche et argumenté.

      Je suis d’accord avec cet avis en globalité, mais si je suis plus positive sur « les animaux fantastiques » qui, je pense (j’espère ?) ne sera pas un « The Hobbit » parce qu’on part d’un scénario inédit (de JK Rowling elle-même), au-delà du manuel scolaire. En revanche une adaptation de la pièce en 3 films, c’est bien une « erreur » 1 livre = 3 films que je n’aimerai pas revoir, mais si le porte-monnaie décide…
      Je n’ai pas lu la pièce de théâtre mais je me fais spoiler à l’envie car pour moi, une pièce se doit d’être vu et entendu pour saisir toute oeuvre. Hélas les éléments de l’intrigue ne me donnent pas envie de la lire (surtout que c’est une première version qui n’est pas celle présentée actuellement à Londres), et m’attriste sur le devenir du monde Harry Potter dans les années à venir.
      En fait, j’ai plus l’impression d’être dans la situation StarWars : on ajoute à un univers qui est quasiment passé dans la propriété collective, des éléments « canons » (StarWars I, II, III et VII + Rogue One) qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes des « fans », et finissent par donner une impression de pompe à frics (rachat par Disney), sans la magie créative nécessaire.
      Mais au final, on ne retiendra que ce qu’on voudra retenir, et on ira voir les films que l’on voudra voir, et si personne ne paie sa place pour « HP et l’enfant maudit – part I, II et III », le projet s’arrêtera de lui-même.

    • Mais, cela étant, et un peu en contradiction avec moi-même (je m’y suis un peu penché), la mise en scène et le visuel a l’air extraordinairement jouissif.

    • Je n’ai absolument rien à répondre car je ne me suis pas penchée sur la pièce de théâtre (qui, je pense est de trop, la fin d’Harry Potter est belle et il faut laisser les fans imaginer un peu l’avenir des héros), mais je voulais juste vous remercier pour votre commentaire intéressant du début à la fin et très agréable à lire.

  2. Dedallus, merci pour ce commentaire parfaitement argumenté, riche et pertinent ! 😉

    Je serais un peu moins sévère que toi (oui, je suis un peu fleur bleue) : le seul fait de retrouver HP et son univers m’a fait apprécié le script de la pièce. Bien sûre, je ne suis malgré tout pas naïve et je lui trouve des faiblesses. Néanmoins, je trouve qu’on y retrouve la patte de JKR dans le travail sur le caractère de ses personnages, notamment les ado, tel que je l’avait déjà adoré dans HP mais aussi dans Une place à prendre et les Cormoran Strike.
    Mais clairement, un petit script de ne donne qu’un petit aperçu de la pièce et je pense que la magie fonctionne d’autant mieux avec les décors, les effets spéciaux et des … Acteurs !
    Il ne reste plus qu’à pouvoir la voir, c’est l’inconvénient de ce format : aller voir une pièce, à Londres, ce n’est pas facile pour tout le monde. Mais non, ce n’est certainement pas pour cela que je souhaiterais que Warner en fasse un film, encore pire, 3 ! Ce serait pour moi, une pure et simple trahison.
    Après, une captation… why not !

    Pour le film des animaux fantastiques, j’irai le voir et … il est possible que je succombe à Redwayne qui a l’air bon dans ce rôle et à l’univers retrouvé. On verra si mon esprit parvient à rester critique pour prendre la distance nécessaire pour l' »apprécier » à juste valeur. A voir dans 2 mois !